Kazi Rafiqul Alam

Les Ganokendras (Centres du peuple) font partie d’un projet pilote de lutte contre la pauvreté qui est mené avec succès au Bangladesh depuis 1992. D’autres organisations ont déjà repris ce programme, favorablement décrit dans les ouvrages spécialisés. Kazi Rafiqul Alam, directeur général de la Dahaka Ahsania Mission (DAM) au Bangladesh, présente ce projet.

Les Ganokendra – modèles novateurs de réduction de la pauvret

Aspects politiques et théoriques des bonnes pratiques

Le Ganokendra (qui veut dire «centre du peuple») est axé sur les besoins des populations en alphabétisation, en formation continue et en éducation tout au long de la vie, mais aussi sur la réduction de la pauvreté, et par conséquent sur l’amélioration de la qualité de vie et l’autonomisation des villageoises. Les populations sont impliquées dans toutes les étapes de la conception et de la mise en oeuvre du projet. La mise en place d’un Ganokendra demande des études d’évaluation et des enquêtes sur les ménages et les ressources, mais aussi des campagnes de motivation réalisées avec la participation active des bénéficiaires / des femmes. Les enquêtes auprès des ménages ont pour but d’évaluer les besoins des pauvres et des femmes d’une même communauté, sur lesquels le programme doit être centré. Des enquêtes sur l’identification des ressources sont souvent réalisées en même temps que les enquêtes auprès des ménages afin d’identifier les ressources matérielles: équipement du centre, personnes ressources, personnel potentiel, membres, ressources financières Les Ganokendras (Centres du peuple) font partie d’un projet pilote de lutte contre la pauvreté qui est mené avec succès au Bangladesh depuis 1992. D’autres organisations ont déjà repris ce programme, favorablement décrit dans les ouvrages spécialisés. Kazi Rafiqul Alam, directeur général de la Dahaka Ahsania Mission (DAM) au Bangladesh, présente ce projet. (y compris contributions locales), etc. L’évaluation des besoins est accompagnée de réunions communautaires avec les bénéficiaires du projet d’alphabétisation de la DAM et d’autres projets, les dirigeants communautaires, le personnel de terrain de la DAM et d’autres ONG actives dans la région. Ces groupes sont unis par un consensus sur les objectifs et le rôle des Ganokendras, leur gestion et leur mode de fonctionnement.

L’objectif général d’un Ganokendra est d’encourager la formation tout au long de la vie et le développement communautaire, son but spécifique étant de fournir un support institutionnel aux communautés, grâce notamment

a) à l’amélioration de la qualité de vie
b) à l’autonomisation sociale
c) à l’indépendance économique

Le programme, démarré en 1992, s’est petit à petit fixé pour objectif de satisfaire les besoins des populations pauvres en milieu rural et plus particulièrement des villageoises, à savoir améliorer leur qualité de vie, obtenir leur autonomisation sociale et leur indépendance économique. Dans cette optique, les activités des Ganokendras se sont donc multipliées. En 1992, le programme a démarré avec 20 Ganokendras et quelque 2 000 membres, se concentrant sur la formation continue et la postalphabétisation des femmes néoalphabétisées. Par la suite, des activités nouvelles sont venues se greffer en fonction des besoins exprimés par les communautés: réduction de la pauvreté et génération de revenus en 1995, formation professionnelle et microcrédit, problème de l’eau et systèmes sanitaires en 1997, lutte anti-drogue et anti-tabac en 1998. Avec l’accroissement de l’incidence du trafic d’enfants et de femmes, plus particulièrement dans les districts à l’ouest du pays, des actions d’information sur ce sujet ont été entamées en 2000.

On compte actuellement 807 Ganokendras effectifs, répartis sur sept districts et regroupant 80 700 familles composées de cinq membres en moyenne, ce qui revient à un total de 403 500 bénéficiaires. Le Ganokendra est mis en place et géré par des groupes de femmes néoalphabétisées qui reçoivent un soutien de la DAM; celle-ci fournit des livres, des matériels, du savoir-faire technique (formation au renforcement des capacités) et parfois un capital de départ pour obtenir un microcrédit. Une animatrice est recrutée par la communauté pour mettre en place des activités nouvelles, gérer et superviser le centre. La responsabilité générale de la gestion est confiée à un comité de gestion constitué par les membres de la communauté sur une base démocratique. Avec le temps, ces centres se sont transformés en centres de développement communautaire et de conscientisation sur diverses questions d’ordre social et économique axées sur la promotion de la femme. C’est dans ces centres que se rencontrent les néoalphabétisées, la communauté locale instruite et les gens des alentours pour lire des livres et des journaux, discuter de leurs problèmes familiaux, identifier les problèmes de la communauté et en informer les autorités compétentes. Le fait de parler de leur situation familiale contribue généralement à élargir l’horizon des participantes, généralement des femmes et des jeunes filles, et à les encourager à améliorer leur qualité de vie, à gagner de l’argent (pour elles-mêmes et leur famille) et a améliorer leur position familiale et sociale.

Contexte et mode d’évaluation du modèle

Le Ganokendra est un programme d’alphabétisation axé sur la réduction de la pauvreté, et plus particulièrement sur les questions transversales d’autonomisation des femmes et des problèmes de genre en milieu rural. Pour bien placer le programme dans son contexte, il importe de mentionner ici qu’une grande part des populations, notamment en Asie et en Afrique, vivent en deçà du seuil de pauvreté, et que la pauvreté touche particulièrement le monde rural et les femmes. L’une des raisons principales de cette situation est le taux élevé d’illettrisme dans ces régions, surtout en Asie du Sud et notamment au Bangladesh, où les Ganokendras ont vu le jour en réponse à un taux d’illettrisme d’environ 65% (évaluation du gouvernement) et à un taux de 45% de personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté avec un revenu inférieur à un dollar par jour. La situation des femmes est encore plus précaire: leur taux d’alphabétisation ne représente que deux-tiers de celui des hommes et elles sont les premières victimes de la pauvreté, plus spécialement quand elles sont chefs de famille. Cette situation générale et celle des femmes en particulier demande la mise en place de programmes novateurs comme les Ganokendras.

La gestion générale du Ganokendra est confiée à un comité de gestion constitué par les populations locales, dans lesquelles les femmes jouent un rôle très important. Les membres du Ganokendra collectent des fonds pour financer les activités du centre au niveau local. Généralement, le terrain est mis à disposition par la communauté. Le centre est construit bénévolement par les membres, qui font également don des matériaux de construction (ordinairement des kutchas, ou abris en tôle). Le comité de gestion rassemble les contributions locales: meubles, livres, matériels de lecture, jeux et équipements sportifs. Les membres du Ganokendra versent également une cotisation régulière et collectent des fonds pour payer les honoraires des travailleurs communautaires, les coûts de participation aux formations et les dépenses diverses. En outre, l’élite locale et les membres de la communauté font des dons pour faciliter la mise en place et le fonctionnement du centre. Pendant les premières années de démarrage, la DAM apporte généralement son appui sous forme de formations, de prestations de services techniques et de matériels (posters, brochures, livres et matériels de lecture). L’équipe de terrain de la DAM supervise et assure le suivi des activités du Ganokendra, elle assiste aussi aux réunions mensuelles des membres de la direction auxquels elle donne son appui et son conseil.

Étant donné que les membres du Ganokendra décident eux-mêmes de leurs activités, chaque centre a des activités différentes en fonction des besoins et des intérêts locaux, même s’il existe tout de même un cadre général. Sur les 807 Ganokendras, 247 mettent en oeuvre des programmes de génération de revenus avec des capitaux de départ procurés par la DAM. Dans certains cas, les membres du Ganokendra sont en relation avec d’autres ONG de la localité, qui organisent des formations professionnelles ou procurent des microcrédits pour aider à réduire la pauvreté et améliorer la situation des femmes.

En ce qui concerne l’évaluation du modèle et de son impact, on peut dire que depuis ses débuts en 1992, il a beaucoup de succès puisqu’il donne aux groupes cibles les éléments nécessaires à l’amélioration de leur situation économique et sociale d’une part, de leur qualité de vie d’autre part, notamment en matière d’alphabétisation, de réduction de la pauvreté et d’autonomisation des pauvres. En fait, divers organismes ont repris le modèle tel quel au Bangladesh; certains pays comme le Pakistan et le Népal l’ont adapté à leurs situations respectives. Il a été très apprécié par certaines organisations, y compris l’UNESCO qui a publié un ouvrage spécial ou évoqué le projet dans ses publications destinées à la région Asie-Pacifique, notamment:

a) Beyond Literacy – Ganokendra – ouvrage publié par le Bureau d’éducation des adultes pour l’Asie et le Pacifique sud (ASPBAE), Inde (2000)
b) Ganokendra: The Innovative Intervention – publié dans Handbook on Effective Implementation of Continuing Education at the Grassroots par le Bureau principal régional de l’UNESCO pour l’Asie et le Pacifique, Bangkok (2001)
c) Innovation and Experience in the Field of Basic Education in Bangladesh – publié par Campaign for Popular Education (CAMPE), Bangladesh (2000)
d) L’UNESCO a publié récemment dans son Nouveau Courrier d’avril 2003 une étude de cas intitulée Literacy in Communities – Village Revolutions (the case of Hira, a beneficiary woman)
e) Tout récemment, le modèle a été reconnu par le Réseau global de développement qui lui a décerné le premier prix 2003 (Prix japonais pour le projet de développement le plus novateur) lors de la Conférence annuelle sur le développement global à New Delhi, Inde, en janvier 2004.

Parallèlement à ces publications, une évaluation stratégique des actions de développement communautaire de la Dhaka Ahsania Mission (mai 2003) a été réalisée à l’initiative du principal organisme de financement du programme, le CORAID néerlandais. L’évaluation a été confiée à trois consultants internationaux (Jowshan A. Rahman, Arnold Vanderbroeek et Mirza Najmul Huda), qui ont publié un rapport sur l’impact du programme par rapport aux bénéficiaires, dont nous publions ici quelques extraits.

Remarques générales

La pertinence de l’approche du Ganokendra (GK), qui s’inscrit dans le cadre des interventions de développement communautaire de la DAM, se confirme du fait que l’approche répond parfaitement aux objectifs de réduction de la pauvreté définis par le gouvernement du Bangladesh et ses partenaires de développement.

Impact sur l’alphabétisation

Les tests d’alphabétisation réalisés auprès des membres néo-alphabétisés des GK qui avaient suivi un cours d’alphabétisation de six à neuf mois ont montré que:

  • 75% des néoalphabétisés ont atteint le niveau minimum des tests;
  • le niveau des connaissances en lecture et en compétences nécessaires à la vie est nettement meilleur que celui des connaissances en écriture et en calcul;
  • les hommes ont de meilleurs résultats que les femmes, notamment en écriture.

 

Niveau de conscience sociale et compétences nécessaires à la survie

Les tests ont montré que le niveau de conscience sociale et de compétences nécessaires à la survie acquis par les membres néoalphabétisés des GK étaient plus élevé que celui des non-membres. Ces disparités ont été constatées dans les domaines suivants: (1) capacité d’écrire un courrier (simple), (2) adhésion au planning familial et taux de prévalence des contraceptifs, (3) attitude vis-à vis / rejet du système de dot, (4) utilisation de latrines, (5) respect de règles d’hygiène et de santé, (6) adhésion à une organisation, (7) participation des femmes aux réunions, (8) contrôle des femmes sur leurs revenus, et (9) participation des femmes aux discussions de la famille et aux décisions familiales.

Autonomisation

Du point de vue de l’autonomisation, des changements ont été constatés et confirmés au cours des entretiens avec le groupe cible dans les domaines suivants: (1) prise de conscience, (2) connaissances, (3) compétences, (4) attitudes et (5) comportements. Ces changements se manifestent tant dans les ménages qu’au niveau communautaire.

Les GK touchent à la fois leurs membres et la communauté élargie

Les Ganokendras ont deux sortes de membres: les membres du groupe cible primaire (PTG) et ceux du groupe cible secondaire (STG). Les membres du PTG sont issus des familles les plus pauvres... les moyens de toucher les communautés hors des GK sont (1) les réunions dans les cours des maisons, (2) les visites occasionnelles des travailleurs communautaires, (3) les manifestations culturelles et (4) les services du GK qui concernent l’ensemble de la communauté (éducation à la santé p. ex.).

Prêts et création d’emplois

L’emploi et la génération de revenus sont la principale préoccupation des membres du Ganokendra, qui attendent du centre un soutien efficace pour générer des revenus. Les gens sont très touchés et expriment de manière très claire leur désir de combiner à la fois: (1) des formations sur la génération de revenus, (2) l’accès à des prêts, (3) la durée et le montant des prêts, et (4) le plan de remboursement.

Liens avec d’autres organismes

Les professionnels de la santé gouvernementaux interviewés apprécient le rôle des Ganokendras en faveur de l’amélioration des soins de santé et du planning familial. Ils reconnaissent que la promotion des systèmes sanitaires et l’utilisation de toilettes hygiéniques par les Ganokendras a largement réduit le taux de maladie dans les communautés. Les Ganokendras ont, dans certains cas, participé activement à la mise en place d’infrastructures de santé, notamment de dispensaires dans lesquels le personnel de santé gouvernemental dispense régulièrement des soins de santé primaires.

Techniques de l’information et de la communication (TIC) 

Le monde de l’alphabétisation des adultes, y compris la postalphabétisation, est en train de changer pour des raisons diverses et notamment en raison de l’émergence des technologies de l’information et de la communication... Au moment de la présente évaluation, on prévoyait d’installer des TIC dans cinq CRC (Community Resource Centres, centres de ressources communautaires) gérés par des Ganokendras, le financement étant assuré par les fonds propres de la DAM, qui seront remboursés par des donateurs une fois le financement approuvé.

Genre et développement

Diverses actions mises en route par la DAM prouvent que les gens aspirent à promouvoir l’égalité entre les sexes, aussi bien au sein de l’organisation que dans la communauté. La flexibilité de la DAM en matière de promotion du genre et du développement a été d’un grand soutien.

Contacts avec les organismes gouvernementaux

Les organismes gouvernementaux coopèrent avec les Ganokendras indépendamment des ONG qui travaillent dans le rayon d’action du projet. Ils utilisent les Ganokendras comme points de rencontre ou lieux de prestations de services. Cet accès facile aux populations, soit dans le Ganokendra même, soit aux alentours, leur permet de maximiser leurs prestations de services avec un minimum d’efforts – que ce soit pour vacciner les membres d’une communauté, leurs volailles ou leurs bêtes contre une maladie précise, ou encore pour disséminer des informations sur les dangers pour la santé liés à la gestion d’une pêcherie, de plantations, etc. En tant que tels, les Ganokendras sont à la fois très populaires et très utiles, tant pour le gouvernement que pour les organisations non gouvernementales qui travaillent dans le rayon d’action du projet.

Le Bangladesh est un pays en développement qui compte 130 millions d’habitants, dont 45% vivent en deçà du seuil de pauvreté. La pauvreté touche plus particulièrement les femmes, et les disparités entre les sexes persistent dans presque tous les domaines socio-économiques. Les groupes sociaux les plus défavorisés sont les femmes et les pauvres, qui ne savent quasiment rien sur les questions de la vie quotidienne. D’un autre côté, il est impossible d’obtenir un bilan de développement positif si rien n’est entrepris pour lutter contre la pauvreté et les inégalités entre les sexes. L’action de la DAM est axée sur la conscientisation des populations, notamment dans les domaines familial, social, économique, environnemental et juridique, mais aussi sur la réduction durable de la pauvreté des groupes sociaux défavorisés aux moyens de son programme éducatif «Ganokendra». L’impact de ce dernier est incontestable au regard de la prise de conscience croissante des populations sur les questions concernant la vie de tous les jours. Certains résultats de l’évaluation ont été cités plus haut, et de nombreuses études de cas font ressortir l’impact positif du programme sur les conditions de vie du groupe cible.

La clé du succès réside dans le fait que le programme est basé sur l’alphabétisation, sans toutefois se limiter à cela. Outre qu’il alphabétise, il fournit en effet des informations utiles à la gestion du quotidien aux fins d’améliorer les conditions de vie: comment gagner sa vie, agir et réagir aux problèmes juridiques, sociaux et environnementaux, utiliser les services proposés par les autres prestataires dans les secteurs gouvernemental, non gouvernemental et privé.

Le grand succès du programme de la DAM est dû également à ses matériels de lecture: intéressants, facilement lisibles, axés sur les questions de genre, ils donnent des informations utiles pour bien gérer sa vie. Ces livres sont adaptés au niveau des apprenants (niveaux d’alphabétisation – A, B, C, D, etc.). 300 environ ont été publiés à ce jour, qui couvrent divers aspects de la vie: santé et nutrition, génération de revenus, promotion de l’environnement, développement de la femme et questions de genre, société et culture, droit de l’enfance, droits et devoirs, prévention du trafic d’enfants et de femmes, eau et hygiène, prévention de la drogue, etc. Ils sont utilisés dans les programmes de nombreuses organisations gouvernementales et non gouvernementales. Les livres sont généralement écrits dans la langue maternelle, le bengali, et régulièrement mis à jour en tenant compte des informations les plus récentes, de façon à éveiller et retenir l’intérêt des lecteurs peu alphabétisés tout en répondant aux besoins d’un public diversifié.

Les avantages sont considérables – comme nous l’avons dit plus haut, l’étude de cas publiée par l’UNESCO dans son magazine Le nouveau Courrier d’avril 2003 mentionne une amélioration très nette de la prise de conscience des groupes cibles et de leur situation économique. On ajoutera ici que le fait que les femmes soient informées sur les droits de mariage et de divorce soude les familles. Leur connaissance des aspects juridiques du mariage les encourage à aller chercher l’aide adéquate en cas de besoin, et contribue à la paix et à l’harmonie des ménages. Elles savent aussi que la limitation des naissances présente des avantages économiques et sociaux. Dans la région où est mis en oeuvre le projet, l’augmentation du taux de scolarisation a été spectaculaire puisque 100% des enfants d’âge scolaire vont à l’école régulièrement et que 100% des membres des Ganokendras utilisent des latrines et consomment de l’eau potable. En matière d’environnement, 40% des ménages utilisent des poêles à fuel sans fumée et tous respectent l’environnement.

En termes d’alphabétisation, les gens sont si motivés qu’ils attachent une très grande importance à l’instruction de leur mari, de leur femme et de leurs enfants, et aucun homme ne veut être en retard sur ses voisins s’il s’agit de donner de l’instruction à sa femme. Dans le domaine de la génération de revenus, des microcrédits sont accordés aux femmes, qui sont aidées par leurs maris pour mener à bien leur projet. Le mari est alors fier de la réussite de sa femme ou de sa fille et de leur contribution aux revenus du ménage, fier de leur capacité, de leur supériorité et de leur autonomisation. En fait, beaucoup de choses sont plus faciles à ressentir qu’à décrire. De nombreuses études de cas sur l’aspect novateur et l’efficience du programme ont été réalisées, notamment celle de l’UNESCO mentionnée plus haut.

Les méthodes pratiques utilisées

Les méthodes pratiques utilisées ont comporté la révision catégorique des documents de base, la production de documents politiques, des propositions de projets, l’organisation de reddition de comptes, des rapports sur l’avancement du projet, des matériels pédagogiques, des visites de terrain avec les organismes donateurs, etc. Le programme a eu un impact positif sur l’éducation et la réduction de la pauvreté des groupes cibles. Comme nous l’avons dit plus haut, il fonctionne depuis maintenant une dizaine d’années avec une bonne incidence sur les conditions de vie des groupes cibles, mais aussi avec beaucoup de succès dans divers domaines: alphabétisation, prise de conscience sociale et compétences essentielles à la survie, autonomisation, prise en compte de la communauté élargie, création d’emplois, établissement de liens avec les autres organisations, acquisition de compétences en gestion, égalité entre les sexes, respect des besoins des adolescentes et surtout, autogestion du programme par la communauté et durabilité. Les changements opérés par le Ganokendra sont a) l’amélioration de la qualité de vie; b) une prise de conscience des problèmes liés à l’inégalité entre les sexes, à la consommation de drogue, à l’environnement, à la croissance démographique, à l’eau et l’hygiène, à la mortalité infantile, au VIH/SIDA, aux aspects juridiques du mariage, au divorce, au contrôle démographique, à l’eau potable et aux pratiques d’hygiène, de santé et de nutrition, etc.; c) l’utilisation, par les membres du Ganokendra, de centres culturels, sportifs et récréatifs; d) la gestion du Ganokendra par les femmes, etc.

Identifier les difficultés et les expériences dont pourraient profiter les autres

À certains moments, l’organisation et la gestion des centres ont posé problème. Les communautés ont parfois eu du mal à savoir par quel modèle commencer, refusaient de coopérer, avaient des difficultés à trouver des locaux adéquats ou des travailleurs sociaux/animateurs dans les zones rurales, qui sont invariablement des femmes, elles manquaient parfois de matériels de lecture appropriés et de capitaux de départ pour des projets de génération de revenus, etc. Ces difficultés ont pu néanmoins être surmontées et les communautés font fonctionner le modèle à merveille.

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